Aproximacion a la idea de desconfianza

Texte, Scé­no­gra­phie, Concep­tion : Rodri­go García
Inter­pré­ta­tion : Juan­jo de la Jara, Agnés Mateus, Jean-Benoît Ugeux
Créa­tion : février 2006 à Bon­lieu Scène natio­nale d’Annecy
Copro­duc­tion : Rodri­go García et la Car­ni­cería Tea­tro, Bon­lieu Scène natio­nale d’Annecy et le Centre des Arts scé­niques de Reus (Espagne)

De mys­té­rieuses images par­courent la scène et creusent le silence. Une même res­pi­ra­tion semble gui­der les gestes des acteurs. Avec des maté­riaux élé­men­taires, du lait, de l’eau et de la terre, ils accom­plissent des actions simples qui relèvent du quo­ti­dien et s’approchent du rituel. Mode­ler, sculp­ter corps et matières, s’imprégner, sug­gé­rer fait par­tie du jeu et de l’écriture. Approche de l’idée de méfiance se déroule dans un cli­mat de recueille­ment et d’écoute. Dans cette pièce, Rodri­go García s’adresse à l’intime. À l’exception d’un court frag­ment, le texte de l’auteur argen­tin n’est pas dit : pro­je­té sur écran en fond de scène, il se donne à lire. Comme un recueil d’histoires mini­males, le spec­tacle évo­lue dans le secret de ces visions ambi­guës à la fois pai­sibles et inquié­tantes. Entre un corps exul­tant dans un nuage de pous­sière et une étrange bac­cha­nale enve­lop­pée de miel, les mots oscil­lent du pam­phlet à l’autocritique, autour de quelques crimes sup­po­sés aujourd’hui com­mis par l’auteur et tant d’autres. Rodri­go García le met­teur en scène cherche ici les errances, la fra­gi­li­té. Pos­té à contre-emploi d’un théâtre dont il a dépe­cé les cou­tumes, il renoue avec une sen­sa­tion inté­rieure et se tient en retrait. Sans décro­cher de ses motifs essen­tiels, comme la mise en relief d’une cer­taine forme d’aphasie poli­tique, il invente un pay­sage scé­nique rudi­men­taire et abs­trait qui porte l’empreinte et la matière des rêves. Un pay­sage sous influence qui nous parle d’environnement et des peuples pre­miers, de la nature et du désen­chan­te­ment, avec le sou­ci “d’aller au bout du geste”, de “vivre inten­sé­ment chaque seconde”, d’ “accom­pa­gner un ins­tant vers sa plénitude”.

Fes­ti­val d’Avignon