Baraque Frituur

Texte : col­lec­tif Mise en scène : Ivan Vrambout
Inter­pré­ta­tion : Manah Depauw, Sarah Mael­strom, Jean-Benoît Ugeux, Joris Vandenbrande
Créa­tion : 2006 au K.V.S. (Bruxelles)
Pro­duc­tion : K.V.S., Action Malaise

« Baraque Fri­tuur », joué au KVS par une troupe « mixte », veut cas­ser les cli­chés entre les régions. Une pièce jubi­la­toire, comme un pavé dans la mare. Dès le départ, cela tape fort : deux femmes sont col­lées par le cul et annoncent qu’elles chient de l’une à l’autre, sia­moises par l’a­nus. Com­ment les sépa­rer ? Quelle langue doit avoir le ciseau ? Sym­bole d’une Bel­gique unie pour le meilleur et pour le pire où la Flandre déverse son purin (le « mest ») en Wal­lo­nie et inver­se­ment. Une Flandre qui ne cesse de se plaindre des mil­liards de francs de trans­ferts vers le sud, et où la Wal­lo­nie répond en fus­ti­geant ces « fachos de Fla­moutchs ». Des Wal­lons pei­nards et pares­seux mais tolé­rants, jouis­seurs, avec des femmes grandes bai­seuses. Et des Fla­mands coin­cés mais rigou­reux, plats mais qui voient loin, tra­vailleurs mais fas­cistes, obtus qui crient « waalse rat­ten » et qui cherchent tou­jours à « couillon­ner les Wal­lons ». Quant aux Bruxel­lois, ne sont-ils pas tous des bour­geois ? Le spec­tacle « Baraque Fri­tuur » (beau titre!) créé jeu­di soir au KVS, le théâtre fla­mand de Bruxelles, joue allé­gre­ment avec les cli­chés les plus écu­lés, mais tou­jours répé­tés, et qui empoi­sonnent les rela­tions entre les Com­mu­nau­tés, et cela pour mieux les démon­ter. Oeuvre utile car le Vlaams Belang s’en nour­rit et une par­tie du patro­nat fla­mand vient de publier un mani­feste récla­mant la scis­sion de la Bel­gique, se basant en par­tie sur de tels clichés.